La taille hivernale des arbres fruitiers est une pratique bien ancrée chez les jardiniers passionnés. Pourtant, une question suscite chaque année des hésitations : peut-on tailler les fruitiers lorsqu’il gèle ? Si les fruitiers à pépins apprécient traditionnellement les tailles hivernales, l’apparition du gel complique la décision. Voici un tour d’horizon précis pour intervenir sans mettre vos arbres en danger !
Gel et taille : un duo rarement idéal !
Il est largement admis qu’il vaut mieux éviter de tailler en période de gel. Le froid modifie la structure du bois, ralentit les mécanismes de cicatrisation et augmente les risques de blessures.
En effet, le froid rend le bois plus rigide. Les coupes manquent de netteté, et les grosses sections peuvent se fissurer. Sous 0 °C, les tissus vivants ralentissent également fortement leur activité. Une plaie ouverte en période de gel reste vulnérable plusieurs jours.
Tailler lorsque il gèle peut aussi faciliter l’entré de pathogènes : Champignons et bactéries profitent des fissures créées par le froid. Le risque est plus élevé sur les fruitiers sensibles à la moniliose ou à la gommose notamment.
Peut-on tout de même tailler par gel léger ?
Un gel léger et temporaire (0 à –2 °C) ne constitue pas toujours un obstacle majeur, en tout cas par chez tous les arbres. Les arbres fruitiers à pépins comme les pommiers ou les poiriers par exemples. Ces essences sont rustiques et supportent raisonnablement bien une taille en période froide, tant que le gel reste léger. Leur bois est dense et leur dormance hivernale profonde, ce qui limite les réactions de stress.
Le prunier peut tolérer une taille légère lors d’un gel faible. Attention cependant d’une manière générale, les fruitiers à noyaux (abricotier, cerisier, pêcher) sont moins résistants et cicatrisent plus lentement en hiver. Ces arbres réagissent mal à la combinaison « taille + froid », avec un risque accru de gommoses, de fissures et de maladies fongiques.
Il arrive que l’on doive intervenir malgré des températures basses, pour des raisons pratiques ou sanitaires. Dans ce cas, privilégiez la fin de matinée ou le début d’après-midi, lorsque le thermomètre remonte légèrement. Veillez à réaliser des coupes nettes afin de réduire le temps de cicatrisation. L’application d’un mastic protecteur peut être utile sur les espèces sensibles.
Si c’est possible, reportez cependant votre intervention lorsqu’un redoux est annoncé. Tailler par temps positif reste la meilleure option : quelques jours à +2 ou +5 °C offrent des conditions de cicatrisation nettement plus favorables !