Le Cardon, ce grand oublié des potagers, mérite pourtant toute votre attention. Proche cousin de l’artichaut, il fait partie de la famille des Astéracées. Son nom vient du latin “carduus”, signifiant chardon, un clin d’œil à son allure piquante et rustique. Apprécié dès l’Antiquité pour ses tiges charnues, il était déjà cultivé dans les jardins romains. Longtemps cantonné à certaines régions comme le Lyonnais ou la Provence, le cardon a su séduire les gastronomes, notamment grâce à son goût délicat, légèrement amer et raffiné, souvent comparé à celui de l’artichaut avec une touche plus rustique. Il existe plusieurs variétés intéressantes comme le Cardon ‘Argenté Épineux de Plainpalais’ ou encore le Cardon ‘Épineux de Tours’. Anecdote amusante : à Lyon, le cardon est un mets incontournable du repas de Noël, gratiné à la moelle ou à la béchamel.
Les clés pour réussir la culture du cardon
Cultiver le cardon n’est pas compliqué si vous respectez quelques règles de base. Le semis se réalise généralement entre avril et mai en godets, à chaud. Le cardon apprécie les sols profonds, riches, bien drainés et une exposition en plein soleil. Une fois les plants robustes, repiquez-les au jardin en espaçant chaque pied d’au moins un mètre. Le cardon est une plante vigoureuse mais qui demande un peu d’attention. Pensez à biner et arroser régulièrement, surtout en période sèche. Un paillage peut aider à maintenir l’humidité du sol.
À l’approche de l’automne, blanchissez les tiges en les liant et en les buttant pendant trois à cinq semaines pour atténuer leur amertume. En matière de rotation, évitez de le planter après d’autres Astéracées comme la laitue, pour limiter les risques de maladies. Côté associations bénéfiques, le cardon s’entend bien avec les poireaux, carottes ou encore betteraves. Il peut être sujet à quelques parasites comme les pucerons ou les limaces, mais reste globalement rustique et peu sensible.
Récolte, cuisine et conservation : que faire de votre cardon ?
Une fois blanchi, le cardon se récolte généralement à partir de novembre. Il se conserve plusieurs jours au frais, voire quelques semaines dans un cellier si vous le laissez en motte avec un peu de terre autour des racines. Pour le cuisiner, rien de plus simple : il faut d’abord le peler et le faire tremper dans de l’eau citronnée pour éviter qu’il ne noircisse. Ensuite, faites-le cuire dans une eau bouillie salée, parfois avec un peu de farine pour garder sa blancheur.
Parmi les recettes classiques, vous pouvez opter pour un gratin de cardons à la moelle comme le veut la tradition lyonnaise ou le préparer en velouté, en pot-au-feu ou même braisé. Une astuce de grand-mère : ajoutez une pincée de bicarbonate à l’eau de cuisson pour améliorer la texture. Alors n’hésitez plus à introduire ce légume ancien et noble dans votre jardin et dans vos assiettes.
Jardinier-paysagiste et géographe de formation, je suis passionné par le monde végétal et ses innombrables curiosités. Fondateur de la Graineterie Alsagarden et militant d’un jardinage en accord avec la Nature, je suis aussi un fervent défenseur des variétés anciennes, libres et reproductibles. Découvrez mon parcours, mon histoire et mes dernières publications via ce lien !